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6 février 2005 7 06 /02 /février /2005 00:00

Nous ne sommes l’ombre de personnes. Petit à petit notre appétit grandit de ne pas vivre dans ce monde-ci. Inlassable travail d’approche de retrait, la construction d’une société nouvelle ressemble à un perpétuel recommencement. Et pourtant chaque jour est différent et le monde avance, même si l’on a parfois bien du mal à s’en rendre compte. Le cynisme ambiant est devenu la valeur référence de notre société et tout optimisme un peu trop espérant apparaît comme rétrograde et naïf… Mais qu’importe ce regard moqueur et blessant, nous n’existons pas que « pour » et « par » les autres.

D’ailleurs, finalement le plus dur n’est pas leurs mots, mais bien plutôt leur image, ce qu’ils représentent, c’est-à-dire une jeunesse qui refuse de rêver, de « trop réfléchir », de se remettre en question et surtout de se projeter dans un avenir différent de celui que nous impose bien vaillamment la majeure partie de la société. Et si comme le dit si bien notre ami Titi, le plus grand pêché capital de nos jours n’était pas cette paraisse intellectuelle si malsaine qu’elle entraîne une indifférence coupable ?

Quelles voies d’avenir si la jeunesse se refroidit au point de faire claquer des dents l’ensemble de la société ? Où est passée l’envie de révolte ? Ne sentons nous pas la nécessité vitale d’entrer en résistance contre l’inacceptable aliénation de l’Homme qui se passe sous nos yeux ?

Trop dure. Trop utopiste. Cela demande trop d’énergie…

Les réponses ne tardent pas à venir, courtes et cinglantes. Alors tous ces discours, tous ces écrit, pourquoi et pour quoi ?

Comment faire comprendre à nos camarades qu’il ne s’agit pas d’une vaine masturbation intellectuelle, mais bien au contraire d’une réelle possibilité et nécessité de choisir la vie que l’on veut mener individuellement ET collectivement. L’avenir appartient à ceux qui se l’approprient.

Chacun a la pouvoir d’influencer et donc de construire le monde de demain. Il ne faut surtout pas sous-estimer le poids des rêves. Quand on rêve seul, cela reste un rêve, mais quand on rêve à plusieurs, cela devient de l’histoire qui se construit sous nos yeux.

Mais le plus grand frein au changement est justement ce sentiment d’incapacité qui hante la plupart des jeunes d’aujourd’hui. On nous a tellement dit que tout était pourri et que rien ne pouvait changer que nous finissons par le croire.

Aujourd’hui beaucoup de jeunes sont persuadés que le monde tourne sans eux et qu’ils ne peuvent rien y faire. Donc ils ne font rien, et donc rien ne change - et là, les « adultes dit réalistes » ont le cynisme de leur dire « vous voyez bien qu’on avait raison puisque rien n’a changé » alors que rien n’a changé car personne n’a rien fait pour que cela change…

C’est le fameux cercle vicieux qui nous vient nous cingler à la figure…

Mais, comment briser ce cercle ? Comment devenir un porteur et donneur d’espoir ? Comment faire pour bien faire ? Comment réveiller cette jeunesse, notre jeunesse, nous-mêmes, qui sommes de plus en plus engourdies ? Comment rallumer les dernières braises enfouies au fond de chacun de nous avant qu’elles ne s’éteignent à jamais ?

Quelques pistes de réflexions et d’actions : (rien de révolutionnaire)

  • Etre à l’écoute. Saisir toutes les occasions de « provocations constructives ».
  • Se poser toujours plus de questions. En poser aux autres.
  • Avoir le juste premier mot qui ne peut laisser l’autre indifférent.
  • Pour ce faire, chercher à comprendre « pourquoi chacun vit, d’où ils puisent leur force, qu’est-ce qui les motive ? ».
  • Etre des empêcheurs de tourner en ronds.
  • S’étonner.
  • Préparer un esprit de non-acceptation intelligente, de révolte positive.
  • Demander aux amis de nous mettre des coups si on dévie trop d’une trajectoire floue et brouillonne mais exigeante et utopiste à la recherche d’une valorisation de chacun.
  • …

Ignace

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P
Cheminant un jour en un lieu solitaire,<br /> le roi Salomon rencontra une fourmilière.<br /> Aussitôt, toutes les fourmis vinrent par milliers le saluer.<br /> Une seule l'ignora, occupée à emporter, grain par grain,<br /> l'énorme monticule de sable devant elle.<br /> Le roi Salomon la fit appeler et dit : <br /> <br /> "O petite fourmi,<br /> même avec la longévité de Noé et la patiente de Job,<br /> jamais tu ne pourras faire disparaître<br /> cette montagne de sable!"<br /> <br /> "O grand roi,<br /> répondit la fourmi,<br /> ne t'arrête pas à ma taille...<br /> mais regarde plutôt mon ardeur.<br /> Derrière ce monticule est ma bien-aimée.<br /> Rien ne m'arrêtera pour l'effacer.<br /> Et si je dois perdre la vie, au moins je mourrai<br /> dans l'espoir de la rejoindre.<br /> <br /> O roi,<br /> Aprrends d'une fourmi ce qu'est la force de l'amour,<br /> Aprends d'un aveugle le secret de la vision..."<br /> <br /> Attâr,poète persan.
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